La Princess' plus camion que carrosse qui préfère la fée Carabosse.

samedi 31 juillet 2010

Album de famille. Extrait

 

Feuilleton


Un peuple nomade nous rend visite, et se promène en Camargue, glisse sur la Marne... Il a fait halte à Niort, et c'est maintenant près de la Garonne qu'il s'attarde. Vêtu de feuilles, ou bien est-il nu, poussé dans la forêt, né de l'humus au pied des arbres. Les observateurs ont remarqué qu'il arrivait au printemps, et sans tapage, sans hâte, il s'éparpille au fil des jours. Peu à peu, les habitants rencontrent ces personnages énigmatiques grimpés sur les réverbères, enjambant les balcons, perchés, pendus la tête en bas, sagement assis à l'ombre dans la ruelle, ces drôles de millefeuilles téméraires imitent les humains. Ces créature pacifiques, les Pheuillus, sont sorties tout droit de l'Usine de Tournefeuille, prés de Toulouse. La compagnie Le Phun, experte en mise-en-scènes végétales et potagères, a pour habitude de les lâcher dans la nature et dans la ville, laissant les habitants se débrouiller avec cette invasion paisible et silencieuse.

 A Lourde, un hameau de Haute Comminges de trente cinq âmes, les voilà plus nombreux que les habitants. Les grincheux sont rares ( au diable ces portefeuilles incongrus ! ), les enthousiastes plus nombreux ( donnez-moi mon Pheuillu, je veux mon Pheuillu ! ) qui les accueillent et les protègent, émus par ces doux de la feuille qui leur rappellent leur fragilité. Les écoliers de Lourde, et de Saint Pé ( c'est à côté ), ravis de la venue de ces nouveaux amis inattendus, ont adopté plusieurs petits Pheuillus dans leurs classes. La jolie fable se déroule ainsi depuis plusieurs mois et s'enrichit de chapitres imprévisibles. Quelle gracieuse façon de nous permettre de nous interroger sur notre sens de l'hospitalité, de questionner notre méfiance et nos préjugés, de sonder nos coeurs. Quelle épatante opportunité de s'élargir aux entournures, de s'enrichir de l'autre et d'offrir le meilleur de nous mêmes.

vendredi 30 juillet 2010

Sous les pins

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jeudi 29 juillet 2010

Hommage flottant

Danièle Gibrat. Archipel. 2010
Un tourne-disque
cerne l'écho
du tour de l'île,
enroule l'eau,
déroule l'air
de ma chanson.

Danièle Gibrat. Où es-tu ?

La robe froissée d'un spectre s'étale les bras en croix, un linceul diaphane griffé, une aube de communion prisonnière des glaces éternelles. Le fantôme s'est déshabillé.
Bien haut sur le ciel liquide, le point d'équilibre, suspendu. Une île flottante épinglée, cernée, sa longue chevelure de méduse roidie, pétrifiée dans les profondeurs. Sur le flotteur instable et dérisoire, un personnage pivot, les bras étendus pour ne pas tomber, enfile les manches du kimono tatoué. Tout seul, il semble un sémaphore... Ouh ouh ! Je suis là ! Tout seul, qui donne signe de vie. Mais moi, de mon île qui tangue, qui parfois plonge et remonte, je te vois. Et j'ouvre les bras.

Archipel
ton sourire dans l'eau,
et moi debout
au bord d'un songe.

Danièle Gibrat. Où es-tu ?

mardi 27 juillet 2010

Une déclaration et des promesses

Sentimentaaaaaaale !
J ' écris mon premier billet, et j'ai l'impression d'un rendez-vous amoureux tout neuf. Je suis intimidée, je me tortille, j'ai beaucoup trop chaud, et mon esprit si vif d'ordinaire est comme engourdi. Quel bonheur pourtant de ressentir une émotion telle que je sens mon coeur barbouillé qui chaloupe ( mais sans chavirer cependant, et je suis ravie de garder un peu de dignité ). D'une part, je revendique les sentiments qui m'habitent et chahutent ma belle assurance. C'est la moindre des choses et ce trouble honore ma première rencontre avec ce famous blog, chargé de porter mes espoirs, mes rêves, mes colères et mes engagements que j'ai parfois du mal à trimballer toute seule. C'est naturel, tout ça c'est du lourd qui colle aux semelles, mais je promets d'ajouter des ailes à mes valises, et de les lester d'humour et de tendresse chaque fois que cela sera possible. Parce que je kiffe les princesses drôles et gentilles, douées et pas chochottes, qui se la pètent dans le cambouis.
Et d'autre part, je considère les mouvements de mon coeur comme des cadeaux précieux en ce moment. Parce que ma vie est intense. Par exemple, je m'entraîne chaque jour pour être capable d'adopter une démarche élégante, à la fois dynamique et racée avec des tongs. Pied délié, qui caresse le sol avec légèreté, orteils souples pour retenir la chaussure épurée et délicate... Tout un art, comme la subtile maîtrise du bronzage, intense, vibrant. Même sous les bras. Des aisselles dorées et appétissantes, qui font comme un clin d'oeil coquin chaque fois que je lève les bras... le résultat n'est pas encore tout à fait celui que je recherche, mais si je persévère, la victoire est certaine. La tong souveraine et l'aisselle brunie, écrin soyeux qui protège quelques poils follets et lumineux, exigent une grande concentration et la nécessité d'endormir ses pensées comme d'anesthésier ses émotions. Un cerveau trop vigilant, trop curieux, un coeur sensible, sont les ennemis que l'on doit redouter si l'on veut atteindre les objectifs précis dont je viens de parler. Je suis disciplinée, mais j'avoue que mon silence intérieur me pèse, mon calme m' ennuie, mon absence de réflexion me désole. Aussi l'irruption d'une émotion au moment où j'inaugure cette forme d'expression nouvelle pour moi, je veux dire le famous blog, me rassure. Je n'ai pas totalement déserté, là, et je pose la main sur mon coeur, une petite flamme vacille encore. Je n'aurais jamais cru que cette humble flammèche, même pas un lumignon, me ravirait autant. Me voilà presque illuminée par une loupiotte de rien du tout.